La tension monte entre Paris et Alger. L’armée française affirme que ses avions ont été interdits de survol de l’espace aérien algérien. Cette nouvelle décision intervient dans le cadre d’une brouille diplomatique entre les deux pays.
« Ce matin, en déposant les plans de vol de deux de nos avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire à tous les avions militaires français », a déclaré dimanche le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’armée française à CNN. Mais il rassure que cette interdiction n’aurait aucun effet sur « les opérations et la mission de renseignement menées par la France dans la région du Sahel ».
En effet, la France dispose de troupes au Sahel dans le cadre de sa mission antiterroriste, « Opération Barkhane ». Cette opération se fait au Tchad, au Mali, au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. « Cette décision des autorités algériennes n’affecte que notre flux logistique, et seulement à la marge », a ajouté M. Ianni.
L’Algérie a rappelé son ambassadeur
Alger a rappelé son ambassadeur à Paris pour des consultations samedi. Cela intervient après que la présidence du pays a déclaré qu’elle rejetait l' »ingérence » française après des remarques attribuées au président français Emmanuel Macron qu’elle considère « irresponsables ».
Macron aurait fait des remarques critiques sur l’Algérie, publiées par le média français Le Monde samedi, remettant en question l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.
« La construction de l’Algérie en tant que nation est un phénomène qui mérite d’être observé. Y avait-il une nation algérienne avant la colonisation française ? Telle est la question », aurait déclaré Macron, selon Le Monde. Le média précise que Macron a tenu ces propos lors d’un déjeuner à l’Élysée, où il a rencontré 18 jeunes, descendants de ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie.
« Face à cette situation inacceptable consécutive à ces propos irresponsables, le président a décidé de rappeler immédiatement l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultations », a déclaré la présidence algérienne dans un communiqué.