Le professeur de philosophie Amadou Sadjo Barry analyse la nouvelle candidature du président Alassane Ouattara dans les colonnes du journal Le Monde. Il évoque les conditions plus ou moins réunies pour une nouvelle crise. Il touche du doigt l’autoritarisme et le non-respect de la Constitution qui s’institutionnalise dans de nombreux pays africains.
« Qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire ou d’autres pays, nous sommes en face d’une rationalité politique qui place les contraintes juridiques et constitutionnelles sous la tutelle du président et de ceux qui détiennent ne serait-ce qu’une partie infime du pouvoir. Comme si le désir individuel et la puissance qui lui correspond avaient force de droit. Mais loin d’être une pathologie du politique, cette consécration de l’homme fort détermine le fonctionnement d’un grand nombre de pays africains, allant jusqu’à diffuser au sein même des partis d’opposition les pratiques autoritaires du pouvoir », lit-on dans la tribune du prof.
Dans l’analyse, il transparaît clairement que tout le monde dit parler au nom du peuple et plus encore pour son bien. Le coup de force constitutionnel en Guinée, le 22 mars a été fait au nom du peuple. « De son côté, Alassane Ouattara s’appuie sur la nécessité de maintenir « l’ordre » pour justifier son indispensable présence à la tête de l’exécutif ivoirien », selon le prof de Philosophie.
Le contexte électoral actuel risque de replonger la Côte d’Ivoire dans le chaos. Pour une élection prévue en octobre, la candidature de M. Ouattara est défendue par ses partisans mais au fond, cela engendre beaucoup plus de polémiques. Il s’agit pour beaucoup d’une violation de la Constitution. La seule chose que beaucoup craignent légitimement est la ruée vers une nouvelle ère de violence. Que Dieu épargne la Côte d’ivoire d’une nouvelle crise !
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