Le président du parti Radical Economic Freedom Fighters, Julius Malema, a appelé Cyril Ramaphosa à démissionner au milieu des enquêtes en cours sur le blanchiment d’argent.

Malema, qui s’est adressé aux journalistes mardi, a déclaré que Ramaphosa n’avait pas réussi à prouver aux Sud-Africains qu’il était un président digne.
« Chers Sud-Africains, nous avons donné à Cyril Ramaphosa une chance de faire ses preuves, il a lamentablement échoué. Nous le traiterons de la même manière que nous avons traité Zuma. Il doit quitter le bureau avec effet immédiat car il n’a pas respecté son serment d’office » a affirmé Malema.
Entre-temps, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir a « salué la décision du président de se présenter volontairement à la Commission d’intégrité de l’ANC ».
Impliqué dans un scandale de cambriolage, le président Cyril Ramaphosa comparaîtra devant la commission d’intégrité du parti.
Menacée par des querelles politiques, l’ANC tente de se refondre en éradiquant la corruption, les membres faisant l’objet de poursuites pénales étant systématiquement suspendus.
Le parti devrait désigner son candidat pour l’élection nationale de 2024 dans les prochains mois.
Depuis la semaine dernière, Ramaphosa, 69 ans, est fragilisé par des accusations selon lesquelles il aurait été complice d’avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur de grosses sommes d’argent dans l’une de ses propriétés.
De quoi s’agit-il concrètement ?
L’affaire a débuté en février 2020, selon la plainte déposée mercredi dans un commissariat de Johannesburg par l’ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser.
Des voleurs auraient fait irruption dans la ferme Phala Phala de Ramaphosa, dans le nord-est du pays, où ils auraient trouvé 4 millions de dollars en espèces cachés dans des meubles.
Ramaphosa lui-même a contesté la somme d’argent en question, mais a reconnu qu’il achète et vend des animaux « parfois en espèces, parfois par des transferts »« .
« Je n’ai jamais volé d’argent nulle part et je ne le ferai jamais. Je n’ai jamais volé les contribuables », a ajouté Ramaphosa.
Ramaphosa est accusé d’avoir dissimulé le vol à la police et au fisc. On apprend de manière sensationnelle que le président a ensuite « payé » les cambrioleurs « pour leur silence ».
Fraser, qui a déclaré avoir fourni à la police « des photos, des comptes bancaires, des noms et des vidéos », a accusé Ramaphosa d’entrave à la justice et d’organisation pour que les suspects soient kidnappés, interrogés sur sa propriété et payés.
Par le passé, des membres de l’ANC ont été démis de leurs fonctions à la suite des recommandations de la Commission d’intégrité. Jacob Zuma est un témoin vivant.