Le gouvernement taliban en Afghanistan a introduit de nouvelles lois strictes sur le mode de vie, restreignant encore davantage les libertés des femmes sous couvert de promouvoir la « vertu ». Selon des rapports de l’Associated Press, ces nouvelles réglementations, approuvées par le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, ont intensifié les restrictions déjà sévères imposées aux droits des femmes dans le pays.
L’un des aspects les plus controversés des nouvelles lois est l’obligation pour les femmes de couvrir entièrement leur corps en public, le port du masque étant considéré comme essentiel pour éviter la « tentation ». Les vêtements fins, serrés ou courts sont strictement interdits et les infractions peuvent entraîner une arrestation. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large des talibans pour faire respecter leur interprétation de la pudeur et de la moralité.
Lire aussi : Afghanistan: une mère vend sa fille de 6 ans pour nourrir sa famille
Les talibans promulguent de nouvelles lois sur le mode de vie en Afghanistan
Les nouvelles réglementations s’étendent également aux voix des femmes, qui sont désormais considérées comme « intimes ». En conséquence, les femmes n’ont pas le droit de chanter, de réciter de la poésie ou de lire à voix haute dans les espaces publics. Cette mesure efface de fait la présence des femmes dans la vie publique, fait taire leur voix et diminue encore davantage leur rôle dans la société afghane.
En plus de ces mesures, les talibans ont interdit aux femmes de regarder des hommes avec lesquels elles n’ont aucun lien de sang ou de mariage. La loi interdit également aux hommes et aux femmes de socialiser ensemble, sauf s’ils sont membres de la même famille. Ces restrictions visent à séparer les sexes dans tous les aspects de la vie, limitant considérablement la capacité des femmes à participer à des activités publiques ou sociales.
Lire aussi : Afghanistan : des filles interdites d’accès aux universités pour non respect du code vestimentaire
Les nouvelles lois englobent un large éventail d’activités quotidiennes. Les transports publics, la musique et les célébrations sont désormais fortement réglementés. Il est également interdit aux femmes de voyager seules, ce qui restreint encore davantage leurs déplacements et leur indépendance. Le ministère de la Prévention du vice, créé après la prise de contrôle des talibans en 2021, est chargé de faire respecter ces règles, contribuant à ce que les Nations Unies ont décrit comme un « climat de peur » en Afghanistan.
Inquiétudes internationales
La communauté internationale s’est déclarée profondément préoccupée par la répression croissante des femmes et des filles par les talibans. Le mois dernier, Fiona Frazer, responsable du service des droits de l’homme de la mission des Nations Unies en Afghanistan, a averti que les politiques des talibans créaient une atmosphère généralisée de peur et d’oppression, en particulier pour les femmes et les filles qui sont de plus en plus privées de leurs droits fondamentaux.