L’affaire Reckya Madougou refait surface. Un juge travaillant sur le dossier de l’ancienne ministre de la justice a démissionné de la CRIET. Il s’agit de Essowe Batamoussi, qui après sa démission s’en fuit pour la France et se confie à Radio France Internationale (RFI).
S’exprimant sur RFI ce matin, monsieur Essowe Batamoussi dit avoir abandonné ses fonctions et trouvé refuge en France. Il remet en cause l’indépendance de la CRIET affirmant que la Cour a reçu des ordres politiques pour placer l’opposante en détention provisoire.
« Le juge que je suis n’est pas indépendant tel que cela devrait être. Toutes les décisions que nous avons été amenées à prendre l’ont été sous pression. Je citerai la dernière celle qui a vu le placement de Dame Reckya Madougou en détention », a affirmé M. Batamoussi qui soutient que le dossier Madougou ne comportait aucun élément, et dit avoir reçu des pressions politiques. Il affirme dans la foulée que plusieurs autres dossiers sont concernés par ces pressions venant du pouvoir de Patrice Talon.
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A la question de savoir s’il est à l’œuvre d’une opposition, il dit n’être pas politicien, mais l’acte va plus en montrant et aidant ses collègues qui reçoivent des pressions.
Contacté par RFI, le gouvernement béninois a refusé pour le moment de s’exprimer sur le dossier. Que cache cette nouvelle révélation ?
Le gouvernement est-t-il vraiment entrain de manigancer quelque chose contre Reckya Madougou ou le juge démissionnaire serait à l’œuvre pour l’opposition radicale au régime Talon ? Surtout sa démission qui intervient à la veille d’une série de pression qu’organise l’opposition et surtout de la diaspora qui dit ne permettra pas à Talon de prolonger son mandat, prendre fin ce 5 avril à minuit.
« Est-ce un hasard de calendrier si ce juge s’enfuit et fait sa déclaration le 5 Avril 2021, un jour seulement avant la date fixée par l’opposition radicale pour leur coup d’état imaginaire ? Plutôt un scoop de communication pour une cause perdue. Reckya a déjà admis avoir donné 15000000 à Sacca George et être l’auteure des messages WhatsApp tombés sur le téléphone de Modeste Kerekou, comme indications de la recherche de circonstances atténuantes. Ce juge a certainement cédé à la pression de l’opposition radicale et des sbires de Reckya, comme ce fut le cas de cet autre agent qui fournissait des infos à l’équipe de Reckya pendant l’investigation et qui est donc aussi mis à l’ombre à Missrete », écrit un internaute.
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