Le Burundi a annoncé la fermeture de sa frontière avec le Rwanda, intensifiant les tensions entre les deux pays voisins. Cette décision fait suite aux accusations du Burundi selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le groupe rebelle RED-Tabara, responsable d’une attaque meurtrière à la frontière avec la République démocratique du Congo.

Selon les autorités burundaises, le groupe RED-Tabara a lancé une attaque près de la frontière avec la RDC le 22 décembre, causant la mort de 20 personnes, dont des femmes et des enfants. Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a publiquement accusé le Rwanda de soutenir ces rebelles, des allégations fermement démenties par Kigali.

RED-Tabara, actif dans la province du Sud-Kivu en RDC, est considéré comme le groupe rebelle le plus actif au Burundi, avec une force estimée entre 500 et 800 combattants. Le groupe a revendiqué la responsabilité de l’attaque, affirmant avoir ciblé un poste frontière, tuant neuf militaires et un policier.

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En réponse à ces événements, le Burundi a décidé de fermer sa frontière avec le Rwanda. Le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse, a déclaré devant les journalistes que la décision était motivée par la constatation d’un « mauvais voisin » en la personne du président rwandais, Paul Kagame. Niteretse a également affirmé que le Rwanda « héberge les criminels qui nuisent aux Burundais » et a ajouté que les ressortissants rwandais ne sont plus les bienvenus au Burundi.

Les relations entre le Burundi et le Rwanda ont été historiquement tumultueuses, et bien que des améliorations aient été notées après l’accession au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye en 2020, les tensions ont resurgi récemment. Le Burundi avait déjà fermé sa frontière avec le Rwanda en 2015, une mesure qui avait été levée en 2022.

Les accusations du Burundi selon lesquelles le Rwanda soutient des groupes rebelles ne sont pas nouvelles. En 2015, les deux pays s’étaient mutuellement accusés de soutenir des mouvements rebelles, entraînant la fermeture de la frontière. Ces récentes tensions soulèvent des préoccupations quant à la stabilité de la région.

La fermeture de la frontière intervient également après le retrait des troupes burundaises d’une force régionale déployée en novembre 2022 pour lutter contre les violences en RDC. Ce retrait fait suite au refus de Kinshasa de prolonger le mandat de la mission. Les conséquences de ces développements pourraient avoir des répercussions régionales et nécessiter une médiation pour atténuer les tensions et éviter une escalade du conflit.