Dans un verdict largement critiqué, le tribunal de Constantine, en Algérie, a condamné mardi l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui à 10 ans de prison par contumace. La militante, connue pour son rôle actif au sein du mouvement « Hirak », a été reconnue coupable de « sortie illégale du territoire » après avoir franchi la frontière entre l’Algérie et la Tunisie en février dernier, bravant ainsi une interdiction de sortie du pays. Elle a été interpellée à Tunis alors qu’elle tentait de s’envoler vers Paris.
Amira Bouraoui, âgée de 46 ans et médecin de formation, avait réussi à fuir vers la France malgré les tentatives des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie. Son évasion avait été qualifiée d' »exfiltration illégale » par le gouvernement algérien, entraînant des tensions diplomatiques avec la France. Cependant, malgré cette fuite, elle a été jugée et condamnée par contumace à une lourde peine de prison.
Le journaliste Mustapha Bendjama, accusé d’avoir aidé Amira Bouraoui à s’enfuir en France, a également été condamné à six mois de prison ferme. Toutefois, en raison du temps qu’il a déjà passé en détention préventive, il est libérable immédiatement.
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Commandez MaintenantL’affaire a de plus impliqué d’autres individus, dont un agent de la police aux frontières, Ali Takaida, condamné à trois ans de prison ferme, et la mère d’Amira Bouraoui, Khadidja, âgée de 71 ans, condamnée à un an de prison avec sursis. Tous étaient poursuivis pour des accusations liées à la « constitution d’une association de malfaiteurs, sortie illégale du territoire national et organisation d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé ».
Amira Bouraoui s’était fait connaître en 2014 en s’engageant dans le mouvement « Barakat » contre le quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, avant de rejoindre le mouvement de protestation « Hirak » et de travailler pour la radio privée indépendante Radio M.
Cette condamnation a suscité l’indignation au sein de la communauté internationale et des défenseurs des droits de l’homme, soulevant des questions sur l’état de la démocratie et des libertés individuelles en Algérie. Alors que les appels à la libération d’Amira Bouraoui se multiplient, cette affaire souligne l’importance de protéger les droits fondamentaux et de garantir un procès équitable pour tous les citoyens, quelle que soit leur opinion politique.