Le président sénégalais, Macky Sall, a exprimé ce mercredi 31 mai 2023 sa détermination à faire face aux tensions croissantes à l’approche d’un verdict concernant l’opposant Ousmane Sonko, avec la présidentielle de 2024 en toile de fond.
Lors de l’ouverture d’un « dialogue national » à Dakar, réunissant le camp présidentiel, une partie de l’opposition, des représentants des milieux économiques, de la société civile et des cultes, Macky Sall a tenu à rassurer quant à la fermeté de l’État dans la protection de la Nation, de la République et des institutions.
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Dialogue boycotté par l’opposition
Ce dialogue, qui a été boycotté par une partie de l’opposition, s’ouvre la veille du verdict attendu dans l’affaire d’Ousmane Sonko, un candidat à la présidentielle engagé depuis des mois dans un bras de fer intense avec le pouvoir en place.
Ousmane Sonko est accusé de viols par une employée d’un salon de beauté où il se rendait régulièrement. Il affirme que ces accusations font partie d’un complot visant à l’écarter de la présidentielle et risque de perdre son éligibilité.
Depuis 2021, une vingtaine de civils ont perdu la vie lors de troubles largement liés à cette situation. Les autorités et le camp d’Ousmane Sonko se rejettent mutuellement la responsabilité de ces violences.
Face à la situation, Ousmane Sonko a appelé les Sénégalais à manifester « massivement » après avoir été arrêté dimanche dans le centre du pays, puis ramené de force à Dakar où il est actuellement retenu par les forces de sécurité.
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Commandez MaintenantMacky Sall a souligné l’importance des valeurs de la cohésion sociale et a appelé à rejeter la violence physique et verbale, ainsi que les discours de haine et la stigmatisation.
Chaque acte de violence, qu’il soit physique ou verbal, chaque mot de haine et chaque destruction de biens privés ou publics, mais surtout chaque vie sénégalaise perdue, porte atteinte profondément à notre pays, a-t-il déclaré.
« Personne ne devrait se considérer supérieur ou plus puissant que la Nation qui nous abrite tous »
À aucun moment, il n’a mentionné explicitement Ousmane Sonko, mais il a souligné que personne ne devrait se considérer supérieur ou plus puissant que la Nation qui nous abrite tous.
Macky Sall semblait ainsi répondre à l’opposition et aux organisations de défense des droits qui accusent le pouvoir en place de réprimer les libertés.
Il a également souligné que toute liberté implique une responsabilité qui limite les abus.
Macky Sall candidat à un troisième mandat ?
Outre le cas d’Ousmane Sonko, une source de tension actuelle réside dans l’incertitude entretenue par Macky Sall quant à sa candidature à un troisième mandat. Cette candidature fait face à une contestation importante et est accusée de violer la Constitution.
Macky Sall a été vivement interpellé sur ce sujet, ainsi que sur la nécessité d’une participation inclusive à la compétition présidentielle, par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, qui lui-même n’est pas en mesure de se présenter actuellement.
Il a déclaré qu’il n’y avait pas de tabou et que la question du troisième mandat pourrait être inscrite à l’ordre du jour du dialogue.