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DÉPISTAGE, HYDROXYCHLOROQUINE… LES CRITIQUES DU PROFESSEUR RAOULT SUR LA GESTION DE LA CRISE SANITAIRE



Après les masques, qui ont été au centre de la première semaine de la commission d’enquête sur le coronavirus de l’Assemblée nationale, l’hydroxychloroquine et les tests de dépistage ont été au cœur de l’audition de près de trois heures, mercredi 24 juin, du professeur Didier Raoult.

« Tous les gens qui vous diront que [la situation] est simple sont inconscients ou ignorants », a d’abord dit le scientifique, qui se présente volontiers comme « antisystème », dans sa déclaration liminaire.

 

  • Sur la question des tests de dépistage

Didier Raoult a vertement critiqué l’organisation « totalement archaïque » des tests de dépistage du Covid-19 en France, qui a empêché selon lui de les utiliser de façon plus large.

Le test de diagnostic moléculaire du Covid-19 a été mis en place dès le 17 janvier par l’Institut Pasteur, centre national de référence (CNR) pour les virus respiratoires avec les Hospices civils de Lyon. Mais il a ensuite tardé à être déployé sur l’ensemble du territoire, ont estimé à plusieurs reprises les députés membres de la commission.

« L’idée qu’on ne pouvait pas faire les tests n’était pas vraie », a jugé Didier Raoult, qui dirige l’IHU – Méditerranée Infection, à Marseille, pour qui la centralisation au niveau du CNR a fait perdre beaucoup de temps et n’était pas nécessaire. Ce système de « petits CNR » conduit leurs responsables à « considérer que la maladie est leur territoire », comme des « blaireaux dans leur terrier qui mordent si on s’en approche », a-t-il fustigé.

« Je ne suis pas d’accord avec la décision qui a été prise de ne pas généraliser les tests », a-t-il également déclaré, estimant qu’« on ne peut pas étudier » une maladie nouvelle « si on ne teste pas ».

  • Sur la question de l’hydroxychloroquine

Le 25 février, le professeur Raoult proclamait que l’hydroxychloroquine est « probablement le traitement le moins cher et le plus simple » contre le coronavirus SARS-CoV-2. Un optimisme loin d’être partagé par les autorités de santé et une grande majorité des scientifiques, qui soulignent que cette molécule n’a pas fait la preuve de son efficacité dans le traitement du Covid-19 et mettent en garde contre ses effets indésirables.

Mercredi, Didier Raoult a qualifié de « grande folie » les débats autour de cette molécule. Selon lui, il n’est plus question de « science ».

Dans le même temps, il a renouvelé l’affirmation selon laquelle certains détracteurs de l’hydroxychloroquine seraient financièrement liés au laboratoire Gilead, fabricant du remdesivir, autre molécule dont l’efficacité est testée dans le traitement du Covid-19.

Face aux demandes de précision des députés, le microbiologiste les a notamment renvoyés à la consultation de la base de données Transparence Santé, qui recense les liens d’intérêt entre les entreprises et les acteurs du secteur de la santé. Assurant avoir observé une « obsession de vouloir traiter les gens avec le remdesivir », il a dit y voir un résultat de la stratégie d’« influence » de ce laboratoire, au service d’un « pur jeu boursier ».

Didier Raoult a par ailleurs cloué au pilori l’étude « fantasque des pieds nickelés américains » publiée dans The Lancet qui avait conduit à la suspension de l’usage de ce traitement en France. Le 4 juin, la revue médicale de renommée mondiale avait annoncé le retrait de l’étude publiée le 22 mai dans ses colonnes, qui suggérait que l’hydroxychloroquine, associée ou non à un antibiotique comme l’azithromycine, augmentait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les patients hospitalisés pour Covid-19.

Le chercheur marseillais a par ailleurs regretté que, dans cette crise sanitaire, des « décisions médicales » aient été « préemptées par le politique », référence à l’interdiction de prescription de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 pour les médecins de ville, interdiction ensuite étendue le 27 mai à l’hôpital, sauf dans le cadre des essais cliniques.

« Que l’Etat se saisisse de tâches qui sont du soin usuel à la place des médecins et leur interdise des choses qui sont banales, je ne suis pas d’accord. (…) Les médecins doivent faire pour le mieux pour leurs malades en leur âme et conscience, en fonction de l’état des connaissances. Les priver de ça, j’ai des doutes sur le fait que ça soit constitutionnel », a-t-il estimé.

  • Sur la question du port du masque et du confinement

Sur ces deux thématiques, le scientifique a botté en touche, renvoyant ces décisions aux politiques. « Ce n’était pas à nous [médecins] de réfléchir » sur ces sujets, a-t-il simplement répondu. « Les décisions du confinement et du port du masque ne reposent pas sur des données scientifiques établies, claires et démontrables », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agit d’une question de « gestion politique sur laquelle je me suis interdit d’avoir une opinion ».

Didier Raoult a en outre estimé qu’il était du ressort de l’Etat d’organiser la surveillance des différentes épidémies possibles sur l’ensemble du territoire. « Dans chaque zone de défense, il faut un centre capable d’aider à gérer une crise de maladie infectieuse, y compris si cette crise se révèle au final factice. Ça fait partie d’un domaine régalien de l’Etat », a-t-il estimé.

A l’avenir, il faudra selon lui être très attentif à « la qualité des gens qui constituent la garde prétorienne » autour des ministres de la santé afin qu’ils « ne soient pas submergés d’informations inquiétantes ». Si ces personnes « n’ont pas les nerfs ou pas la compétence nécessaire, c’est un véritable problème », a-t-il ajouté. Face aux demandes de précision des députés, le professeur Raoult a dit qu’il ciblait la direction de l’Agence nationale de sécurité du médicament ainsi que la Haute Autorité de santé.

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